
L’HABITANTE ET LE LIEU
JACQUES REDA
L’âme semble un couloir où des pas hésitants résonnent, Mais personne jamais ne vient. Dehors, l’ombre qui tremble Dans les encoignures de porte et sous les escaliers, C’est l’âme encore, quand la nuit fige le long des murs Les flots d’eau pâle et froide où l’on est heureux de descendre. Et qui donc parlait de salut ou de perte pour l’âme. Alors qu’elle est blottie en son frisson et cependant Toujours plus dénudée au vent qui souffle en ce couloir ? Qu’elle se cache ou rôde, écoute : elle s’égare, étant L’habitante et le lieu d’une solitude sans nom. Jacques Réda |