LE REGARD DE L’AUTRE CÔTE


LE REGARD DE L’AUTRE CÔTE

Volets clos dans la chambre de l’heure dépassée le coeur a cessé de sonner

seule une odeur de taire remué gerce les sauts du chien derrière la porte du matin

l’usine à marées continue d’embaucher alors qu’on ne trouve plus le sel dans les ingrédients d’une cuisine

Un oiseau de passage signe la fiche d’hôtel sans ouvrir sa valise comme s’il voulait revisiter l’étape en prenant son tant

Il n’existe pas de missel pour dire la messe funèbre d’un trou sur la route intime

plus les mots s’abstiennent plus le beau du parcours se bouscule sans liens d »état-civil

J’ai vécu des grandes douleurs avec des êtres que je n’avais vus que dans mon âme, plus loin que dans mon sang

J’en déduis que le sentiment a des résidences totalement étrangères à son domicile

la peinture m’a fondé l’esprit à cette certitude

par la beauté de ce genre de tristesse qui en découle à l’abri du décorum de cérémonie

très tôt ce matin mon père m’attendait à l’atelier, j’ai peint sa pensée, je vous assure qu’elle courrait comme un enfant qui a envie de connaître sa mère pour découvrir la joie.

Niala-Loisobleu – 4 Août 2022