NECESSITE – PAUL ELUARD


ODILON REDON

NECESSITE

Sans grande cérémonie à terre
Près de ceux qui gardent leur équilibre
Sur cette misère de tout repos
Tout près de la bonne voie
Dans la poussière du sérieux
J’établis des rapports entre l’homme et la femme
Entre les fontes du soleil et le sac à bourdons
Entre les grottes enchantées et l’avalanche
Entre les yeux cernés et le rire aux abois
Entre la merlette héraldique et l’étoile de l’ail
Entre le fil à plomb et le bruit du vent
Entre la fontaine aux fourmis et la culture des framboises
Entre le fer à cheval et le bout des doigts
Entre la calcédoine et l’hiver en épingles
Entre l’arbre à prunelles et le mimétisme constaté
Entre la carotide et le spectre du sel
Entre l’araucaria et la tête d’un nain
Entre les rails aux embranchements et la colombe rousse
Entre l’homme et la femme
Entre ma solitude et toi.
Paul Eluard

Araucaria ou désespoir des singes, je reverdis la tête d’un géant au promontoire des terres brûlées

par un simple passage venu de très loin

en apprenant qu’à partir de dire à un enfant à propos du cheval qu’il venait de dessiner

et qu’il craignait de devoir le peindre en brun

« le cheval est toujours de la couleur qu’on lui donne, mets la tienne sans aucune autre »

L’amour est pareil d’une couleur si sienne que rien des orages et vents contraires ne saurait lui imposer de disparaître quelque soit le motif

Son symbole est éternel.

Niala-Loisobleu – 11 Juillet 2022