ANNA MARIA CARULINA CELLI – EXTRAIT


NIALA ETUDE

ANNA MARIA CARULINA CELLI – EXTRAIT

Au comptoir de ma fenêtre, menthe fraîche, ciboulette, hautes herbes

Semées en d’autres terres avec des grains de folie

Un bout de champ au gré du vent

La queue d’un songe passé trop vite aux premières heures du matin

Au comptoir de ma fenêtre, je prends

A gorgées lentes, un petit bleu

Frais, bouffées de menthe

Le flou de l’air caresse mes cheveux

Derrière mes reins, on joue Cumbia Sobre el mar

Mes talons se soulèvent à peine

Ma jupe ondule, et au poignet des femmes, des foulards

Rouges, qu’emporte la mer

Accoudée au comptoir, je rêve qu’arrive par le ciel

Sous des mouettes en nuées

Une voile blanche et altière

A son bord, un pirate aux cils noirs

L’oeil azur, la peau brûlée

Au bord des lèvres, du sel

Que la cumbia balance sous ses ailes

Larges, amples et souples

Serpent à plumes d’une danse indolente

De ses doigts déroulés

Il m’envoie un baiser

Soudain, dans le lointain, la cuisine à côté

Un bruit de verre cassé

Quelque chose est tombé

J’ouvre les yeux, me retourne, l’air hagard

Là, mon homme, d’os et de chair, je croise ton regard

Qui m’a vu, ailleurs, danser

Et j’entends, dans un coin de ma tête

Le rire du pirate

Parti pour d’autres fêtes

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.ANNA MARIA CARULINA CELLI