TRETEAUX DU MATIN


PABLO AULADELL

TRETEAUX DU MATIN

Je jurerai avoir vu les nageoires d’un poisson traverser la palmeraie à la sortie de la Maison Bleue. Sur la crête des dunes on pouvait compter les chameaux déjà d’une caravane partie très tôt

Un dessin oriental s’étale sur le sable en un très large tapis où personne ne prie mais où deux saltimbanques font l’aubade à l’oiseau

Au loin des tentes déguisées en maison font hôtel pour les voyageurs quand la diligence s’arrête

Cette musique frémit de la peau tendue sur laquelle les mains vont au bout de leurs caresses tout en se déliant avec des cordes en notes. Ce désert est plus vers qu’un parc de loisirs. Il y a même des trains d’arbres dans le fleuve qui le traverse. Des pyramides le bordent de leurs légendes qui seraient venues du soleil au temps où on plantait sans plan de rendement intensif

Aujourd’hui la réalité fait la chasse aux fous qui croient que stopper le gâchis avant que tout casse serait une bonne action. Je ne serais pas étonné d’être arrêté faute de pas me cacher et de ne pas prendre de précautions. Ma foi si vivre implique de rêver, je choisis de me raconter…

Niala-Loisobleu – 28 Juin 2022