
CADRÉ PAR MICHEL LEIRIS
Milliers d’yeux milliers de mains autour des quatre sabots
Pieds nus yeux nus
les filles vont à la fontaine qui jamais ne s’érailie
et jamais ne se fêle
cruche
éclatant sous le poids de l’humide lingot
Replis gelés des taupinières
caverne aveugle enrobée de silence
et fraîche
comme ton œil sous ta paupière
et comme ta peau sous ta robe
quand tu te tiens debout devant ton lit
prête à l’intrusion tournoyante des chars
à la blessure des ornières
Milliers de plis milliers de nids
la cave où fermente le vin
la jarre
dur sein pétri d’une argile fraîche et propre
Outre nourrie de silence le taureau s’est quarré sur ses quatre sabots taupe ignare devant le drap nocturne qui l’éventé pelage dru que jamais plus nulle herbe ne caresse
hormis l’acier étroit qui te tuera
tête brune
taureau
penchant déjà sous le fardeau de tout ce sang
mêlé à la neige des yeux à la moiteur des mains
pays strié de limpides ornières
Michel Leiris
[…] CADRÉ PAR MICHEL LEIRIS — Niala-Loisobleu […]
J’aimeAimé par 1 personne
J’adore la fontaine des vases.
Merci Alain.
Bonsoir
Elvira
J’aimeAimé par 2 personnes
Merveilleux symbole que les jarres, Elvira…
J’aimeAimé par 1 personne