Papier-Cul


GreatGatsby-Cover-1

Papier-Cul

 

Au clou des chiottes

ne me cherchez pas

je ne suis pas de la torche

du Bottin Mondain

et de l’oeil de voeux lourds

d’une drague marie-salope

Rien d’autre qu’un con qui passe

de la vie et de l’amour en transit…

Niala-Loisobleu – 18 Janvier 2018

 

 

9 réflexions sur “Papier-Cul

    • LE PROMENOIR DES DEUX AMANS

      Auprès de cette
      Grote sombre
      Où l’on respire un air si doux,
      L’onde lutte avec les cailloux,
      Et la lumière avecque l’ombre.

      Ces flots, lassez de
      Pexercisse
      Qu’ils ont fait dessus ce gravier,
      Se reposent dans ce
      Vivier
      Où mourut autre-fois
      Narcisse.

      C’est un des miroirs où le
      Faune
      Vient voir si son teint cramoisi,
      Depuis que l’Amour l’a saisi,
      Ne serait point devenu jaune.

      L’ombre de cette fleur vermeille
      Et celle de ces joncs pendans
      Paraissent être là dedans
      Les songes de l’eau qui sommeille.

      Les plus aymables influances
      Qui rajeunissent l’univers
      Ont relevé ces tapis vers
      De fleurs de toutes les nuances.

      Dans ce
      Bois ny dans ces montagnes
      Jamais
      Chasseur ne vint encor :
      Si quelqu’un y sonne du
      Cor,
      C’est
      Diane avec ses compagnes.

      Ce vieux chesne a des marques saintes ;
      Sans doute qui le couperait,
      Le sang chaud en découlerait
      Et l’arbre pousserait des plaintes.

      Ce
      Rossignol mélancholicque
      Du souvenir de son malheur
      Tasche de charmer sa douleur
      Mettant son
      Histoire en musique.

      Il reprend sa note première
      Pour chanter d’un art sans pareil
      Sous ce rameau que le
      Soleil
      A doré d’un trait de lumière.

      Sur ce fresne deux
      Tourterelles
      S’entretiennent de leurs tourments,
      Et font les doux apointemens
      De leurs amoureuses querelles.

      Un jour
      Venus avec
      Anchise
      Parmy ces forts s’aloit perdant

      Et deux
      Amours, en l’atendant,
      Disputoient pour une
      Cerise.

      Dans toutes ces routes divines
      Les
      Nymphes dancent aux chansons,
      Et donnent la grâce aux buissons
      De porter des fleurs sans espines.

      Jamais les vents ny le
      Tonnerre
      N’ont troublé la paix de ces lieux ;
      Et la complaisance des
      Cieux
      Y sourit toujours à la
      Terre.

      Croy mon conseil, chère
      Climeine,
      Pour laisser arriver le soir,
      Je te prie, alons nous assoir
      Sur le bord de cette fonteine.

      N’oy tu pas soupirer
      Zephire
      De merveille et d’amour attaint,
      Voyant des roses sur ton teint
      Qui ne sont pas de son
      Empire ?

      Sa bouche, d’odeurs toute pleine,
      A souflé sur nostre chemin,
      Meslant un esprit de
      Jasmin
      A l’Ambre de ta douce haleine.

      Panche la teste sur cette
      Onde
      Dont le christal paroist si noir ;
      Je t’y veux faire apercevoir
      L’objet le plus charmant du monde.

      Tu ne dois pas estre estonnée
      Si, vivant sous tes douces lois,
      J’appelle ces beaux yeux mes
      Rois,
      Mes
      Astres et ma
      Destinée.

      Bien que ta froideur soit extresme,

      Si dessous l’habit d’un garçon

      Te te voyois de la façon,

      Tu mourrais d’amour pour toy mesme.

      Voy mille
      Amours qui se vont prendre
      Dans les filets de tes cheveux,
      Et d’autres qui cachent leurs feux
      Dessous une si belle cendre.

      Cette troupe jeune et folastre

      Si tu pensois la despiter,

      S’irait soudain précipiter

      Du haut de ces deux monts d’albastre.

      Je tremble en voyant ton visage
      Floter avecque mes désirs,
      Tant j’ay de peur que mes soupirs
      Ne luy facent faire naufrage.

      De crainte de cette avanture,
      Ne commets pas si librement
      A cet infidèle
      Elément
      Tous les trésors de la
      Nature.

      Veux tu par un doux privilège
      Me mettre au dessus des humains ?
      Fay moy boire au creux de tes mains
      Si l’eau n’en dissout point la neige.

      Ah ! je n’en puis plus, je me pasme,
      Mon ame est preste à s’envoler :
      Tu viens de me faire avaler
      La moitié moins d’eau que de flame.

      Ta bouche d’un baiser humide
      Pourrait amortir ce grand feu :

      De crainte de pécher un peu
      N’achevé pas un homicide.

      J’aurois plus de bonne fortune
      Caressé d’un jeune
      Soleil
      Que celuy qui dans le sommeil
      Receut des faveurs de la
      Lune.

      Climeine, ce baiser m’enyvre.
      Cet autre me rend tout transi.
      Si je ne meurs de celui-cy,
      Je ne suis pas digne de vivre.

      Tristan L’Hermite

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