La Porte Bleue
Entre des tresses d’herbes, deux ou trois remous tourbillonnent. Cils en battements morses, un sémaphore temporal lance des SOS. La patte d’oreille goutte d’une estafilade laissée par le rasoir. La main a recueilli ce que la jambe tremblante a répercuté par les fibres, ces élastiques infimes, tendus comme des cordes à piano touchées par un marteau. Un marteau qui assène des coups à en hurler du dedans. Une enveloppe glissée dans la boîte à lettres hydrophile absorbe le moindre écoulement du cri comme le mouvement du poing avalant l’injustice. Disséquant un mât, le vent cherche dans les voiles les théories inutiles. Dans une vapeur des sens, le trip fait offre de candidature. Une porte bat, des images volatiles se glissent dans l’entrebaillure. Le bois ne meurt, il bat d’une vertèbre à l’autre. Il geint du plaisir de la table où sont posés les verres pleins de tous les hôtes assis sur les bancs du mariage entre tous . Il roule de ces calèches emportant les mariés au bal. Il se redresse après les gémissements des reins dans un labour qui enfante, se détend, cassant la croûte dans l’humidité du ruisseau. Il trempe ses mèches aux paniers, avant de se laisser peigner par le déméloir d’une musique baroque. Frémissant comme un creux de calebasse qui vibre sous la main du tango. Les planchers des estrades résonnent, aux applaudissements des tréteaux.Le bois flotte, ventru de ses cales, bombé du pont, enflé du rouf, roulant d’un bord à l’autre de l’étrave. J’aperçois un nouveau pilotis plongé à l’envers des terres. Serai-je en vue du nouveau village ? A tout dire, je reconnais l’origine des ruelles, des vieux murs croulants, des maisons collées à leurs toitures de tuiles rondes, il y a même des prés d’herbe qui me caressent la pensée. Je saisis mes pinceaux, voilà le chevalet est debout, la vie renaît dans les toiles
Niala-Loisobleu – 14 Octobre 2017
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