AVEC NOS YEUX


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AVEC NOS YEUX
Paroles: Gilles Vigneault, musique: Claude Léveillée (1963)

Avec nos yeux, avec nos mains
Dont nous aurons été humains
Nous nous serons à peine vus
Nous serons-nous touchés? À peine.
Nous aurons mis tout notre enjeu
À ne pas être malheureux.

La roue ne cesse de tourner
Emportant gestes et regards
Dans un tourbillon d’infortune
Sans nous offrir un lendemain.
Fermés nos yeux, fermées nos mains,

Qui retrouvera les chemins
Par lesquels nous voulions surprendre
Le mot de passe de l’amour?
Nous aurons vécu sur la terre
Sans rien tenter d’un jour à l’autre

Pour apprivoiser le mystère
Nous serons passés au soleil
Sans jamais remarquer notre ombre
Et, les yeux secs et les mains blanches,
Nous sortirons de ce sommeil
Sans l’avoir comparé à l’Autre

Sentes ouvertes au sein des distances, ce dépassement des bornes où le quotidien mis au fossé, tente de doubler.

Nos yeux combien de clins leur faut-il pour n’en faire qu’un baiser de nos deux bouches.

Combien de larmes aux rivières des sécheresses de l’aridité.

Combien d’arrêts entre deux ciels bloqués dans le tunnel.

Combien ?

Les mains à ne plus compter les boutons des grilles qui n’ouvrent pas aux seins retenus derrière. Battants pourtant du m’aime tambour.

Nos yeux  seule écriture du vrai secret retenu par le faux-acte joué en public.

Nous leur devons de nous être vus autrement vrais que le rôle alloué par la vie.

Regard pénétré dans le jardin refusé, encre fraîche à l’en-tête d’une lettre d’amour hors né…

Avec nos yeux nous donnons à nos mains

la couleur à effacer le vide.

Niala-Loisobleu

23 Octobre 2015

CLOUDS IN MY EYES

https://www.youtube.com/watch?v=dDedUElSQG0

HALLO WOUINNNN


Tortoise of Burden by Ellen Jewett

HALLO WOUINNNN

La rue du Bac accoste

plantureuse une fesse de Maillol

Le vert bronze

et pourtant tout est en corps nu

Des fumées d’ébullition

d’acides bouchés

quelle alchimie va pointer

le coup de la pomme d’Adam on l’a en travers de la gorge

Un couloir des catacombes

donne un aperçu d’enfer

un peu trop music-machine-go-tic

Hallo wouinnnnn je vous entends mal

votre voie gargouille

merci d’être un peu plus clerc…

Niala-Loisobleu

22 Octobre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=BcN6HOLSPhs

INVENTE AIR


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INVENTE AIR

La paillasse de l’évier, égouttait les dernières nouvelles. Ici un mort d’adieu,

là des mortadelles en promo, et là-bas…

– Quoi là bas fit la voix d’Off ,

– Ben quoi là-bas ailleurs, hôte part, en résidence, répondit la mémoire invisible qui pourtant, dans la cuisine, était bien là. quelque part en attente.

Le matin les cuisines sont un peu une correspondance, pas forcément Le Châtelet, mais un endroit qui pareil, transporte pêle-mêle de l’inerte sentant le saucisson à l’ail, l’amertume du coup foiré, un zeste de fumet de la clope  de la première pipe bourrée vite fait tout en se trempant la tartine, les croissants à peine des cons gelés, rien que de la laine de cow-boy aux poils de la brosse Adam.

Romantique la radio locale crache son Julio Iglesias en boucles,les strings ne peuvent rien contenir, ça balance au bout de la ficelle. Le plombier-zingueur lui, s’est fait renverser sur les clous d’un passage fakir. Ce con au lieu de regarder s’il y avait des voitures, rêvait d’un oeuf dur et d’un chant de percolateur, façon bougnat. Toute cette foule marchant sur la pelouse d’un mercredi ça n’affole plus le gardien du square, le bac à sable, le manège et le guignol, ne font que de la télé-réalité,

pour faire rêver faudrait tout réinvente air….

Chut ne bouge pas, j’ôte la poussière de ton oeil d’un doigt de bleu, en m’aime temps que ton sein se gonfle…comme tu mets du jamais vu dans mes miens d’oeils !

Niala-Loisobleu

21 Octobre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=zs6t4QvY_Ao

LE CACHE NÉ



Dans les trous où tu te loges bien mieux que dans le plat d’une vie à deux, nous ne reculons devant rien pour oser l’absence en tout ce qu’elle a d’habitudes. Au questionnement auquel est plus ou moins soumis l’humain nous pourrions répondre à toutes questions du type : là où tu prends chaque jour ton pain j’ai l’odeur de ta mie présente, bien que n’ayant aucune idée du chemin qu’on doit prendre pour le boulanger. Il en va ainsi de gestes par milliers, le bruit du raclement de ta chaise lorsque tu te lèves, la voix du chien si t’en avais un, c.est possible après tout, comme ce qui face à toucher et qu’on ne voit jamais. La vie est un  multiple de recherche permanente du bonheur dont le plus grand nombre court ou trop vite ou ne pars jamais. À rire. Il faut. Tiens à ce propos je ne me tromperai pas de seins quand ta poitrine se laisse aller, alors que je pourrai ne pas t’entendre te rincer les dents. Un instant ouvrir le tiroir. Pour aérer le refoulé ça vaut une place de si né. Les gens s’étonnent à me voir. Je dois reconnaître que la fantaisie est une couleur qui fait peur au plus grand nombre. Je cherche pas. Pourtant ça marche tout seul. Et je ne dis rien. Le bavardage me priverait trop de l’observation. Mis sur le trottoir des sites sociaux, le sentiment humain n´est que du simili.Tiens de te sentir comment tout le fourniment du quotidien te cache, c’est plus proche du beau que de tout ce laid répandu .Et ce que personne ne saura jamais c’est ce que Toi t’es seule à me vivre toute entière dans mon cœur. Toi toute ma Poésie. Mon plus beau parcours d’amour.

Niala-Loisobleu

20 Octobre 2015


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AUTODAFE


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AUTODAFE

Mur qui chinoise les lascives figures de nos corps
Arrachés aux linges trempés de mes délires

Rabattus des satins
Dégrafés des barbelés de la cellule de dégrisement
Hoquets
Râles
Petits cris déchirés de la poitrine
Chuintements humides
Au chevalet les membres s’écartèlent tirés aux quatre coins de l’oeuvre folle

Serai-je couleur ou suis fus z’un

Pauvre esquisse d’oeuvre inaboutie

L’enfant mort-né de l’artiste abandonné par la Muse
Tes seins trempent aux godets de lin rouge de quinacrodine
Et je dégouline brûlant d’un glacis d’ocres terre de sienne
Les bras gras de tes hanches rouge naphtol
En dégradé tout au long d’une colonne
Qui feule au ruisseau d’émeraude de ta croupe ouverte vermillon
Torrent d’orange jaune citron pressé que ton ventre libère
Sous la pression du couteau qui te zèbre titane en pâte noir d’ivoire
Des orteils au cou par le mélange des cuisses menant les pieds au ciel
Ton jardin moussu des derniers ors d’automne
Voluptueusement ourlé de coulures opalines
En mares phtalocyanine vert cendre et bleu électrique
Cercle con centrique qu’un spalter large jette Kandinsky
Sur ton pubis ondulaire Delaunay
Où la colombe cherche Magritte
Aux seins mûris de bronze Maillol verdis par les Tuileries
Suivant la couleur qui danse avec nos ruades
Violaçant les roseurs éclatées au buisson ardent des soies de mes brosses
Danse sauvage écrite en cris de lumière
Qui arc-en-ciel le sourire de ta bouche balançant sa goutte tyrien du Gange
Au jet d’un hurlement qui transperce la toile
Et vibre au-delà

Mais au-delà de quoi, de qui, de où ?

en l’absence de la complicité de l’élan spontané

on va signer Autodafé au-bas du raté…

Niala-Loisobleu

20 Octobre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=qzh9ip72ias

ONDES DE FREQUENCE


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ONDES DE FREQUENCE

Des parasites bafouillent sur la modulation de fréquence
La méga herse s’est couchée en travers de la chaussée
Au milieu du canal le pont-levis est relevé
Les notes s’engloutissent
Le sabre de la nouvelle lune coupe le crêpe de la nuit
Pas un geste de la parole ne rompt les barreaux
Au pied de la geôle chaloupe l’évasion
Les hommes dorment d’inaction
Aux mains griffant les décombres d’un bonheur arraché
Sur la langue de la plage sèchent des mots échoués

Salive enregistrée
Raides d’un sel qui les a conservé intacts
Mots de tout que le silence n’a pas étouffé
Juste mis en attente
Ma mémoire d’amour guette
Du plus haut de la hune
Le signe
Le souffle
L’onde

Qui va recercler les hanches des canards

Le lien patient a cassé la glace de son étrave
Elle se dresse
Son jour en corps au centre de la nuit
Demandant pardon aux hommes de n’avoir su trouver l’emplacement du bonheur
Présentant sa présence à portée de coeur
Debout dans ses yeux
Sur le sable qui moule ses chevilles
Au seau appâté par la pelle de son désir
Trois cormorans crient d’elle et de lui
L’île n’est plus lointaine
Ile y est pour ailes
La marée s’est retirée pour laisser passage aux pieds
A contre-courant la nage est vaine
Les coquilles crissent leur vide au marché des nus pieds
L’eau douce sale les larmes et bleuit les joues
Le jour n’est plus loin
Occis gênes et pièges menant droit aux naufrages
Une lueur tend son cordeau mauve sur l’horizon
Qui dévoile le chenal
Sur le môle nimbé de blanc un home attend
L’ouverture des portes de l’écluse pour changer d’étiage

Niala-Loisobleu

19 Octobre 2015

lara

https://www.youtube.com/watch?v=zIyxfQvGih0

EN VRAC A TERRE


11.10.15 г. - 1EN VRAC A TERRE

Les mousses sortent des cheminées tandis que les terrils halètent un peu plus loin, est-ce un reste de grisou qui par peur d’anthracite s’est abstenu de prendre feu ?

Bah, faisant appel à l’antécédent de mon histoire, me revient l’empilage des cartons sous le verre ou la tasse, sur la table ronde d’un troquet. Mabillon, face au métro, tu m’as-tu fait plus souvent passer par la Rhumerie que par l’arrivée d’Orsay. Je t’ai regardé durant des heures, coeur en oreilles Eluard. Les bancs de la Place de Furstenberg, en sont témoins. Un peu de Peynet pour attendrir les aboiements du quotidien.

Avec ses odeurs de Cité, la Seine se passait en public.  Prenez un bain Deligny, quatre remorqueurs d’Alexandre Dumas, une vierge en proue c’est mieux que peuh, pour les pêcheurs on sert à discrétion, enfin quelques ponts avec péniches et le conte est bon.Ce temps là broyait la couleur en poudre, huile de lin et coude de l’autre. L’huile de lin ça vous attrape d’abord par le nez, par bidon de cinq litres on a la frite avec. On l’avait comme jamais un tube n’a eu le hit. Pour peindre le drap de lit se tendait plus chair d’ébats antérieurs. Peindre sur la toile où l’amour s’est enduit, ma parole, c’est sans craindre d’avoir des craquelures à la peau. Les paysans, les marins-pêcheurs, les fondeurs, enfin toutes les sortes de manuels chantaient sans machines, trucs automatiques, et repos dominical.

A croire que le bonheur s’accommode mieux du simple. Pourtant les chiottes étaient souvent au fond du jardin. Pas d’eau chaude ça doit rapprocher à se bassiner le ventre, pris dans l’étau des cuisses. Bref la veillée cultivait autrement qu’une réforme régionale.. En plus de connaître ses départements on pouvait donner plus qu’une idée fausse de l’humain. A tout ça, sel que j’aime, j’en brasse.VIolon selle et cheval de ma neige, un sein que je ne saurai que voir.

C’est bon de savoir pleurer des mots scions.

Niala-Loisobleu

18 Octobre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=ijNm6iVCFqY

HYBRIDATION


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HYBRIDATION

Qui de la mer ou du fleuve m’a vomi en premier, peut-être bien que je viens-je des deux par moitié,

mi-homme, mi-cheval …

Dans la nuit quelqu’un dit
Ne mêle pas mots et couleurs
Fleurs et soleil
L’âme derrière les nuages
A peine éclaire, vole et fuit

Quelqu’un dit
N’attends pas trop de lumière
Sur la route
Tes larmes, tu les boiras seul
Au bout du chemin

Marc Chagall

L’eau quitte la souplesse des tiges, je vois l’herbe se tourner vers le fauteuil-roulant du vent. La barbe laissée aux je sème de la rousse. Semer quoi ? Semer pour qui ? Les enfants qui sèment sont repartis derrière les portes de la nuit récolter les vide-greniers des fenaisons sèches. Silo nous était contée disent les grands, on saurait pas trop quoi raconter. On est toujours né de quelque part, ben la portion est devenue plus que congrue. La fuite mise à part, qu’est-ce qui reste ? Des épouvantails vivants (enfin…) implorant les oiseaux de leur apporter le grain qu’ils n’ont pas su mettre dans leurs voix, in the groove absent, bonsoir le boeuf

Centaure j’hennis des quatre faire : être, aimer, vouloir, donner.

Bach anal la fugue du jour de merde, ainsi soit-île….

Niala-Loisobleu

18 Octobre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=bkUUjUJ4wHg